Jusqu’au XIXe siècle, c’est pourtant aux femmes que l’on attribue la plus grande libido. Sous l’Antiquité, l’idée prévaut que contrairement aux hommes doués de raison, les femmes sont gouvernées par leurs corps et en proie à de constantes pulsions. Avec le christianisme, et notamment Saint-Thomas d’Aquin, c’est une image de tentatrice que l’on accole aux « filles d’Eve ». Au XVe siècle, les dominicains Henri Institoris et Jacques Sprenger vont jusqu’à écrire dans leur Malleus Maleficarum, un manuel de chasse aux sorcières4, que « le désir charnel est chez les femmes sans limite ».

Les contenus des mythes sur le viol sont très divers. Certains prétendent que les hommes ne peuvent pas contrôler leurs pulsions et d’autres minimisent la gravité des agressions sexuelles, les reléguant au statut de rapport sexuel habituel.

Elles ont cédé. Ou capitulé. Ce rapport sexuel, elles n’en voulaient pas. Elles n’ont pas réussi à le repousser, à lui faire comprendre que non, elles n’avaient pas envie. Elles se sont dit, après, que ce n’était pas un viol puisqu’il n’y avait pas eu de violences physiques. Certaines ont rangé ça au rayon des expériences désagréables, mais inévitables, de la jeunesse. D’autres n’ont pas digéré. Pour la première fois, un film aborde cette zone “grise” de la sexualité sans consentement. Des jeunes femmes et d’autres moins jeunes racontent.